Le Doux’Simple, presque Castille (sans palme)

 

Le savon de Castille, dont le nom vient de la région espagnole de Castille réputée pour son huile d’olive, est fait avec une grande quantité de cette huile. Or, un savon 100% olive pour les huiles est un savon long à sécher, très peu moussant et d’une texture gélifiée un peu gluglu à l’utilisation.

Pour palier  ce défaut, je n’ai pas fait tout olive mais j’ai rajouté de la dureté (beurre de coco) et du pouvoir moussant (beurre de coco et huile de ricin)

Huile d’olive 65%

beurre de coco 20%

huile de ricin 10%

beurre de karité 5%

Calcul de la soude et de l’eau pour un surgraissage à 8%

A la trace : lactate de sodium 3 cuillères à soupe.

Il a une magnifique odeur de savon à l’olive, une jolie couleur sobre et une texture un peu rustique, une petite mousse, très peu gluglu, merci le beurre de coco.

Simple et doux. J’aime.

 



L’oriental, rhassoul-argan-karité

 

Après mon savon à la boue de la Mer morte, il fallait que je teste celui au rhassoul (appelé aussi ghassoul). J’ai un stock de cette argile qui ne convient pas à mes cheveux mais dont je me sers comme nettoyant visage, juste diluée dans un peu d’eau pour la faire gonfler en une pâte dont je me masse le visage avant de rincer. Peau douce !

Surgraissage à 8%, sans palme

Huile d’olive 55%

Beurre de coco 30%

Huile de son riz 5%

huile de ricin 5%

huile d’argan 5%

Soapcalc infiquant un INS de 149 et un indice de dureté (hardness) de 35 (pour une fourchette entre 29 et 54) , j’ai rajouté 4 cuillères à soupe de lactate de sodium (sel de sodium d’acide lactique pour un démoulage facilité, savon plus dur et plus lisse)

Rajoutés à la trace : 150 gr de rhassoul dilué dans un peu d’eau pour une pâte pas trop « kloug » et 40gr de beurre de karité.

J’aime beaucoup l’aspect un peu rustique apporté par l’ajout du rhassoul à la trace.

 

 



Savon Miel’Amande

J’aime beaucoup les laits végétaux dans les savons, dès que je peux, j’en congèle dans des sachets à glaçons… (bien penser indiquer sur le sachet de quel lait il s’agit, ne pas compter sur la mémoire !)

Voici donc un savon doux avec de légers gratouillis des flocons de céréales mixés fin.

Coco  25%

Palme (bio et équitable) 20%

Huile d’olive 30%

Huile de carthame 10%

Beurre de karité 10%

Huile de ricin 5%

Soude pour un surgraissage à 8%

L’eau est remplacée par du lait d’amande congelé, à la trace  : 2 grosses cuillères à soupe de miel et 1 grosse poignée de flocons de 5 céréales mixées fin (pour 2 kg d’huiles, réduire de moitié ces 2 derniers ingrédients rajoutés à la trace si vous ne faites qu’1 kg d’huiles)

Il faisait encore froid, je n’ai donc pas posé les moules sur un accumulateur de froid (ce que je fais généralement par temps chaud lorsque j’introduis du sucre – miel en l’occurrence – dans les savons, pour éviter la surchauffe et l’effet-cratère- donc savons direction la poubelle)

INS Soapcal 162

 



Zénobi, savon à la boue de la Mer Morte et à l’huile d’argan

Zénobi, à la boue de la Mer Morte1 Encore un savon de riche (Boue de la Mer Morte et huile d’argan). Encore un savon expérimental, ça faisait un moment que l’idée me titillait, ayant reçu il y a peu un savon d’Aleph à la boue de la mer morte. Le plus difficile était de ne pas mettre trop de boue, ce qui rendrait le savon long à sécher d’une part (mais là aurait été son moindre défaut) et peut être friable d’autre part, comme lorsqu’on ajoute trop d’argile à la trace.

J’y suis tout de même allée généreusement en bouillasse, même pas peur.

Coco 25%

Palme (bio et équitable) 20%

Huile d’arachide 20%

Huile d’olive 20%

Huile de carthame 15%

Eau et soude à calculer pour un surgraissage à 8%

A la trace : 150 gr de boue de la mer morte et 50 gr d’huile d’argan (pour 1,5 kg d’huiles) Quand je vous dis que c’est un savon de luxe !

Soapcalc indique un INS de 158.

Couleur vert-gris pastel avec traces de cendre de soude, j’adore son look. Soyeux et très doux au toucher, avec ce toucher spécifique aux savons contenant de l’argile (ah, ça me fait penser que je n’ai jamais fait de savons au rhassoul, tiens… et hop, un de plus sur ma to-do list)

 



Savon l’Affreux

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Il aurait pu s’appeler La beauté cachée des laids. Non non, ne niez pas, il n’est vraiment pas beau. Mais ce n’est pas grave, il fera bien son job de savon, au final, c’est bien ce qu’on lui demande (je me console comme je peux !)

Le figuier du jardin n’a jamais autant produit que  cette année. Tardivement. A tel point que nous avons  cru qu’il boudait, contrarié qu’il était suite à la drastique coupe de printemps que lui avait infligé mon Doux. Mais non, il prenait son temps. Après les compotes de figues, les confitures de figues, les tartes aux figues, les tajines aux figues, les figues croquées fraichement cueillies, je suis tombée sur la recette de Patsch sur Potions et Chaudron qui m’a inspirée plus que de raison !

savon figuier2

Infusion corsée de feuilles de figuier, macérat corsé de feuilles de figuier et feuilles de figuier  au fond du moule pour le motif… je n’y suis pas allée de main morte.

La recette

Huile de coco 30%

Palme (bio & équitable, on ne le rappelle jamais assez) 20%

Feuilles de figuiers macérées dans huile de colza tiède 30%

Feuilles de figuier macérées dans huile de tournesol tiède 20%

Décoction de feuilles de figuier pour un surgraissage à 10%

Une grosse cuillère à café de thé vert matcha

 

Sur ma lancée, d’un optimisme aveugle, j’ai ajouté à la trace une bonne cuillère à café de thé matcha (oui, ce thé en poudre très fine, d’un superbe vert lumineux, qui coûte un bras mais que je trouve imbuvable, et qui ne passe pas non plus dans des cakes ou des muffins !) Je n’aurais peut être pas dû…

Toujours dans le même élan quasi mystique, j’ai coulé ma pâte à savon sur un lit de feuilles fraiches, et recouvert le tout  de feuilles également. Espérant retrouver les jolis motifs nervurés au démoulage.

J’aurais dû anticiper l’effet symbiotique de la pâte à savon riche en soude sur la feuille fraiche…

Au démoulage 48h après, mon savon avait une couleur marron que j’en aurais pleuré de dépit… Point de vert du tout… les feuilles de figuier ont fusionné avec le savon, j’ai dû les retirer à la pince à épiler en poussant des jurons jusqu’à perdre patience. J’étais à 2 doigts de tout jeter.

Je les ai néanmoins découpés, laissés sécher… Au final, ils me le rendent bien : leur odeur est superbe, douce, sucrée, fruitée et herbacée à la fois. Et puis je me suis habituée à leur mocheté… Ma foi, leur vocation est de fondre sous la douche. Et vu le peu d’égard que leur accorde ma horde de jeunes mâles (« Et ben ? C’est un savon, quoi… ») , je me demande souvent à quoi ça sert que j’y mette amour et dévotion si ce n’est pour mon plaisir personnel (et ça, je le vaux bien !)

Pour me consoler, mon Doux m’a dit « il n’est pas plus moche qu’un savon d’Alep »… Certes.

Où l'on voit la feuille prisonnière du savon

Où l’on voit la feuille prisonnière du savon